La procréation médicalement assistée, de l’espoir pour les couples sans enfants

ORAN - Le 2ème congrès national de la Société algérienne de médecine de la reproduction (SAMERE), en collaboration avec la Fédération internationale des sociétés de fertilité (UIT-IFFS), s’est ouvert, vendredi à Oran et s’étalera jusqu’au samedi 29 novembre.

Le Congrès entre dans le cadre de la formation continue dans le domaine de la médecine de reproduction, en l’occurrence la procréation médicalement assistée.

Des experts, algériens et étrangers, ont été conviés à faire part de leurs expériences dans ce domaine. Outre les spécialistes algériens, des experts de Belgique, Suisse, France, Espagne, Italie, Allemagne et Egypte ont participé à ce congrès qui, malgré son caractère national, a pris une dimension internationale au vu des participants et, surtout, de leur qualité.

"L’objectif primordial de ce congrès est d’informer et de former. De nos jours, 20 à 26% des couples dans le monde souffrent de problèmes d’infertilité.

Ces chiffres sont à peu près les mêmes en Algérie.", a indiqué à l’APS, Dr. Belmahi, membre de la SAMERE, ajoutant que les causes de l’infertilité, chez l’homme comme chez la femme, sont diverses.

Chez la femme, a-t-il expliqué, le problème peut être d’ordre mécanique (absence de fécondation) ou organique (problèmes de fertilisation des ovules).

Pour cette praticienne, les causes peuvent être aussi hormonales, un dérèglement de la sécrétion de certaines hormones très importantes dans la fertilisation. Chez l’homme, le taux et la qualité des spermatozoïdes, entre autres, sont d’une importance primordiale dans une bonne fertilisation.

D’autres facteurs entrent également en jeu et peuvent être autant de causes de l’infertilité, a-t-elle estimé, citant, entre autres, le stress psychique, l’obésité, les changements climatiques, le tabagisme, le déséquilibre des habitudes alimentaires et, en résumé, une mauvaise hygiène de vie.

Pour sa part, Dr Amina Oumeziane, également membre de la SAMERE, a déclaré à l’APS que l’objectif du congrès est d’informer sur les nouveautés dans ce domaine, notamment en matière de diagnostique et de traitements. "C’est aussi l’occasion de partager les expériences, surtout avec la présence de grands spécialités venus de divers horizons".

Le but du congrès, a-t-elle ajouté, est également de sensibiliser les couples en détresse à "consulter les spécialistes tant qu’il est encore temps".

"Nous n’avons pas de baguette magique, mais tant qu’il est temps on peut faire quelque chose", a-t-elle insisté.

Concernant la réussite des opérations de procréation médicalement assistée, ou fertilisation in vitro, Dr Oumeziane a affirmé que le taux, actuellement en Algérie, varie entre 38 et 48 %, à condition que les femmes s’y prennent à temps, c’est-à-dire avant l’âge de 38 ans. Les patientes les plus lésées sont les plus âgées.

Quant aux causes environnementales responsables de l’infertilité, la praticienne estime que l’une d’entre elles est à rechercher du côté de certains produits chimiques qui existent dans certains emballages en plastique (phtalates) de produits alimentaires, ainsi que les autres causes dont l’obésité, le tabagisme…

Concernant les perspectives thérapeutiques, et lorsque toutes les méthodes s’avèrent vaines, une alternative se présente, néanmoins, celle dite de "vitrification", c’est-à-dire, a-t-elle expliqué, la conservation des ovules par un processus de congélation, en attendant que les progrès en médecine apportent la ou les solutions nécessaires pour mettre fin à l’infertilité.

Concernant les travaux du Congrès, les participants ont été unanimes à dire que la médecine de la fertilité apporte de l’espoir aux couples désespérés, notamment pour la femme de plus de 40 ans. Selon les cas, plusieurs solutions sont envisageables, allant du traitement à l’aide de médicaments à la fertilisation in vitro, soulignant, cependant, que l’âge n’en est pas l’unique explication. "Cela dépend aussi du taux de l’hormone anti mullérienne (AMH), une hormone très importante dans le processus de fertilisation chez la femme".

Le tabagisme est également un facteur inhibiteur car, selon les intervenants, il affecte, entre autres, le niveau des sécrétions hormonales et accélère la perte des ovocytes (ovules). Certains solvants organiques, l’âge, la ménopause précoce sont aussi des facteurs entraînant l’infertilité. Et la procréation médicalement assistée peut, dans certains cas, résoudre un certain nombre de problèmes et redonner espoir à la femme d’avoir un enfant.

Il existe en Algérie 15 centres de procréation médicalement assistée. A Oran, il y a trois centres privés et un centre à l’EHU 1er novembre. En effet, depuis son ouverture, en 2009, le service de procréation assistée de l’Etablissement Hospitalier Universitaire 1er novembre d’Oran a traité 230 dossiers de couples stériles. Sur 112 personnes ayant subi ce genre d’intervention, 47 grossesses ont été obtenues, des réussites complètes. D’après les statistiques du service, 14 grossesses ont été obtenues en 2009, 19 en 2010 et 14 durant le premier semestre 2014.

L’usage de cette pratique est considéré comme une réponse à la stérilité.

La procréation médicalement assistée permet de réaliser la fécondation hors de l’organisme, vu qu’elle ne peut pas se faire naturellement. C’est une technique en constante évolution.

aps vendredi, 28 novembre 2014 16:24